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Convictions

C. Jérôme: Nos convictions au 14 mai 2021

Nous réduisons notre allocation sur les actions.
Mai 2021

Frédéric Rollin

Les indices explosent leurs records: C’est Jérôme. Les taux obligataires restent au sol alors même que l’inflation s’envole: C’est Jérôme. Jérôme Powell déverse des liquidités à plein tubes et les investisseurs dansent avec lui. Mais attention, quand la mer se retire, beaucoup regrettent de ne pas être mieux préparés.

Il est vrai que les derniers mois ont été très ensoleillés sur les marchés. Plusieurs vaccins contre la Covid 19, généralement très efficaces, ont été découverts. Les Démocrates américains ont assommé les pessimistes à coup de milliers de milliards de dollars. Les campagnes de vaccination avancent, les économies réouvrent et la production grimpe en flèche. Les investisseurs nagent dans le bonheur et s’éloignent du bord: ils ont rarement été autant exposés aux actions. Pour eux, une hausse supplémentaire des indices est acquise.

Réduction de notre allocation en actions

Allocation actions vs obligations
Ecart à la tendance
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Source: Refinitiv Datastream, Pictet Asset Management, mai 2021 

Pourtant, nous préférons revendre notre surpondération des actions. Les portefeuilles mondiaux sont en effet très lourdement exposés et les valorisations nous paraissent aujourd’hui très élevées.

Le cycle économique a atteint son pic, la saison des profits a été exceptionnelle et l’on voit mal ce qui pourrait pousser les investisseurs à augmenter encore leurs allocations.

Mais qu’est-ce qui pourrait faire baisser les marchés?

L'inflation: pour l'instant c'est transitoire

L’inflation américaine remonte en flèche. La publication de mercredi a d’ailleurs laissé pantois la plupart des économistes: +0,8% sur le mois et +4,2% sur un an, du jamais vu depuis plus de 10 ans. 

Bien entendu, une grande partie de la hausse des prix est transitoire: Le prix du baril de pétrole était proche de zéro il y a douze mois, les matières premières grimpent faute d’offre, les entrepôts sont vides et la consommation est dopée par les chèques de la Maison Blanche. Certes, mais la politique monétaire de la Fed semble très éloignée de ses bases.
US : taux directeur ajusté et taux naturel
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Wu-Xia Shadow Rate (2016) méthodologie utilisée pour l'ajustement QE/QT. Source: Refinitiv Datastream, Pictet Asset Management, mars 2021


Alors même que l’inflation remonte et que la croissance bat ses records, le taux directeur réel de la Réserve fédérale s’approche des -6% si l’on tient compte des achats d’actifs. Et le malaise commence à être visible dans le discours de certains de ses membres. Robert Kaplan, président de la Fed de Dallas, se montre ainsi de plus en plus inquiet: une hausse trop forte de l’inflation pourrait faire grimper les anticipations d’inflation dans la population américaine, créant ainsi une inflation auto entretenue.

Selon nous, le fossé entre la situation économique et la politique monétaire américaine devient trop profond. Et Jérôme Powell va devoir commencer à le combler au plus tard à Jackson Hole au mois d’août, alors que les marchés nous y semblent mal préparés.

Chine number one

L’évolution du marché chinois nous invite aussi à la prudence. Entrée première dans l’épidémie, sortie première, la Chine mène le bal depuis 2020. L’économie chinoise est repartie fort en 2020. L’économie américaine rebondit violemment en début 2021. La politique monétaire de la banque centrale chinoise a commencé à se resserrer en 2020. La Fed devrait prendre un nouveau virage dans les prochains mois. Le marché des actions chinoises a vécu une forte baisse au premier trimestre 2020, le marché américain pourrait bientôt se consolider.

Les arbres ne montent pas au ciel

 

Impulsion de credit en chine et matieres premieres
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Source: Refinitiv Datastream, Pictet Asset Management, mai 2021

La banque centrale chinoise resserre sa politique monétaire, ce qui aura un impact sur la croissance du pays et principalement sur l’investissement des entreprises et l’immobilier. Ces deux pans de l’économie sont les principaux consommateurs mondiaux de matières premières. Nous réduisons donc notre allocation dans le secteur.

Si un investissement dans la filière bois reste intéressant sur le long terme – capture de CO2, nouvelles normes poussant à l’utilisation des produits dérivés du bois, raréfaction des surfaces forestières et demande croissante dans les pays émergents – l’intérêt tactique d’un tel placement, que nous avons déjà souligné au cours des mois précédents -, paraît moins évident.

L'essentiel à retenir

  • Nous réduisons notre allocation en actions.
  • Le secteur des matières premières, sensible à la politique monétaire chinoise, devient moins intéressant.
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