ABONNEZ-VOUS À NOTRE LETTRE D'INFORMATION

Pour suivre nos actualités et nos analyses de marché

Terre d'Epargne
Comprendre la finance Anticiper les tendances de marché Gérer son patrimoine
Décryptage

Défaut de paiement de la Russie: les points clés

Juillet 2022

Terre d'Epargne

Le défaut de paiement a été causé par le non-versement de 100 millions de dollars d’obligations en devises étrangères, même si Moscou ne le considère pas comme tel.

Le 27 juin 2022, le défaut de paiement de l’économie russe a été officialisé. C'est la troisième fois que cela arrive de ces 100 dernières années: en 1917, un défaut avait été déclaré sur la dette extérieure, comme c’est aujourd’hui le cas, et en 1998, sur la dette intérieure. Précisons d’emblée qu’il s’agit d’un défaut principalement symbolique, puisque la Russie a très peu de contacts économiques, financiers et politiques avec les pays occidentaux en raison de la guerre en Ukraine. En fait, les marchés anticipaient ce résultat depuis des mois déjà.

Pourquoi le défaut de paiement a-t-il été décrété ?

L’élément déclencheur du défaut de paiement a été le non-versement d’environ 100 millions de dollars d’obligations en devises, comme l’ont confirmé plusieurs détenteurs d’obligations russes en Asie. Concrètement, comme l’a officialisé l’agence de notation Moody’s, «le 27 juin, les détenteurs de la dette souveraine russe n’avaient pas reçu les paiements des coupons de deux euro-obligations d’une valeur de 100 millions de dollars avant l’expiration du délai de grâce de 30 jours, un événement que nous considérons comme un cas de défaut selon notre définition».

Que va-t-il se passer à présent ?

Avant le défaut de paiement, la Russie, en raison des sanctions occidentales imposées à la suite de l’invasion de l’Ukraine, était déjà dans l’incapacité d’emprunter sur les marchés internationaux, de sorte que les effets concrets à court terme sont limités. Conscient des contraintes liées à sa dette, Poutine utilise les revenus des exportations de pétrole et de gaz. Toutefois, les implications futures entraîneront très probablement des taux d’intérêt élevés sur les emprunts, si Moscou devait revenir au placement d’obligations d’État. La voie vers l’endettement serait alors plus étroite, de nombreux enjeux limitant les mouvements russes, avec une révision à la baisse concomitante des perspectives de croissance à la lumière des impacts sur la dette et le secteur privé.

La position de Moscou

Anton Silouanov, le ministre russe des Finances, a déclaré à chaud que, dans ce cas, il ne s’agissait pas d’un défaut de paiement, car les États-Unis et l’UE «inventent des obstacles fictifs pour empêcher le paiement de la dette extérieure de la Russie», afin de rendre officiel le défaut de paiement de Moscou. En outre, la Russie a déjà fait savoir qu’elle ferait appel aux tribunaux internationaux si ce cas de défaut de paiement devait se concrétiser. Le bras de fer continue.
Recevez les dernières actualités liées aux marchés S'abonner à la newsletter