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Que savons-nous réellement sur le changement climatique?

Février 2021

Terre d'Epargne

Une étude de l’Université d’Oxford, commanditée par Pictet, cherche à répondre à 9 questions sur le changement climatique et ses implications pour l’avenir de l’humain et de la planète.

Les chercheurs de l’Université d’Oxford ont souhaité analyser la question du changement climatique en répondant à 9 affirmations. Idée reçue ou réalité? Voici leurs réponses.

1. Le changement climatique n’existe pas

De nombreux détracteurs du changement climatique affirment que notre planète ne se réchauffe pas et qu’il s’agit simplement d’ajustements de données ou d’écarts normaux. En réalité,  selon l’équipe de recherche d’Oxford qui traite les données de la NASA , entre 1880 et aujourd’hui, la température moyenne des terres et des océans a augmenté de plus de 1,2 degré Celsius. S’il est vrai qu’il y a des variations d’une année sur l’autre, les tendances climatiques au sens large doivent être calculées en moyenne sur 30 ans, pas moins.

2. Le réchauffement climatique sera très modeste

Selon le Climate Action Tracker, si les émissions polluantes actuelles sont maintenues, les températures mondiales augmenteront de 2,1 degrés au minimum à 3,9 degrés au maximum d’ici 2100. La limitation de ce réchauffement à moins de 1,5 degré est possible, mais elle dépendra des choix des gouvernements : s’ils abandonnent rapidement le système actuel de consommation de combustibles fossiles, ce sera possible, même si c’est difficile.

3. Ce ne sont pas les humains qui provoquent le changement climatique

Le climat de la Terre a toujours connu des changements, mais il suffit de garder à l’esprit qu’au cours des 50 derniers millions d’années, il a connu une tendance au refroidissement sur le long terme. Les températures changent en raison de facteurs géophysiques dynamiques, tels que l’orbite et l’inclinaison de la planète, mais tous ces changements sont beaucoup plus lents que ceux que nous avons observés au cours des 200 dernières années. D’un point de vue historique, la progression du réchauffement climatique après la révolution industrielle est sans précédent.

4. Le changement climatique présente des avantages

« Davantage de dioxyde de carbone signifie une planète plus verte et des arbres qui poussent mieux », notent certains négationnistes du changement climatique. Dans les faits, les recherches de Schleussner, Lobell, Bélanger, Pilling et d’autres montrent que le changement climatique a toujours eu des effets négatifs sur le rendement des cultures. D’une part, parce que la chaleur et l’eau stressent les champs et, d’autre part, parce que la biodiversité diminue. Lorsque l’on considère le riz, le soja, le maïs et le blé, les chercheurs ont calculé que pour chaque degré supplémentaire, les rendements nets diminuent d’environ 7 %.

5. Les dommages causés par le changement climatique seront limités

Il est possible que les conséquences économiques du changement climatique sur le PIB  soient mineures, mais il est tout aussi possible qu’elles soient très dommageables si l’on considère les risques de catastrophes naturelles, qui se sont intensifiés ces dernières années. Par exemple, la protection du littoral à l’aide de barrages et de digues représentera un coût d’entretien annuel allant de 12 à 71 milliards de dollars d’ici 2100, selon les études de Hinkel et al. À court terme en revanche, nous observons les effets de la pollution de l’air, qui tue environ 5,5 millions de personnes et qui est principalement causée par les combustibles fossiles. Aux États-Unis, près de 200 000 personnes meurent chaque année et Caiazzo a calculé que cela se traduit par une perte économique de 250 milliards par an.

6. L’être humain saura s’adapter

Notre histoire montre que nous sommes capables de nous adapter à presque toutes les conditions climatiques. Toutefois, les effets potentiels des interventions de géo-ingénierie (telles que la pulvérisation de sulfure dans l’atmosphère) pour réduire l’impact du réchauffement climatique restent inconnus. Des effets secondaires tels que l’augmentation de la fréquence des cyclones tropicaux, ainsi que de lourdes répercussions géopolitiques, sont considérés comme envisageables par de nombreux scientifiques. Face à ces effets, nous ne savons de quelle manière nous pourrions réagir.

7. Réduire les émissions ne sert à rien

Si nous nous cantonnons à la durée d’une vie humaine, cette affirmation est correcte. Selon les scientifiques, 75 % des émissions de CO2 qui atteignent l’atmosphère subsisteront pendant environ 300 ans et jusqu’à 25 % pourraient subsister pendant encore 10 000 ans. C’est pour cette raison que la réduction des émissions est utile à long terme pour éviter que la Terre ne se réchauffe davantage. Il faut cependant les réduire pratiquement à zéro pour que l’impact soit durable.

8. Le coût de la réduction des émissions est très élevé

Peut-être cette analyse était-elle vraie il y a quelques décennies, mais elle ne l’est plus aujourd’hui. Depuis 2009, les coûts des centrales photovoltaïques ont baissé de 89 % et ceux de l’énergie éolienne de 70 %. Par conséquent, grâce à la poussée de l’innovation technologique, il est moins coûteux de construire des centrales d’énergie renouvelable que de se focaliser sur les combustibles fossiles, même sans tenir compte des subventions et des mesures d’incitation gouvernementales. En 2019, Lazard a calculé que l’éolien et le solaire coûtaient respectivement 28 et 32 dollars par MWh, contre 66 dollars pour le charbon et 44 dollars pour les centrales à gaz à cycle combiné.

9. Les autres pays n’apportent pas leur contribution

L’accord de Paris a été signé par 197 pays en vue de mettre en place des actions pour limiter le réchauffement climatique et, en 2020, 189 gouvernements l’ont ratifié. Les États-Unis, qui s’étaient retirés de l’accord avec Trump, sont également revenus grâce au président nouvellement élu Joe Biden, qui a signé le décret de réintégration dès son premier jour à la Maison-Blanche. Il reste vrai que de nombreux pays devraient et pourraient en faire davantage, mais les données nous indiquent que depuis 2016, les investissements dans les énergies renouvelables sont plus élevés que ceux dans les énergies fossiles. En 2018, les investissements dans les énergies propres ont dépassé 300 milliards de dollars pour la cinquième année consécutive et un nombre record de 100 GW de panneaux solaires a été installé.
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