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Inflation : quels effets sur les placements obligataires et l’assurance-vie ?

Quand l'inflation s'installe, le coût des crédits grimpe. Les épargnants sont moins enclins à s’endetter.
Juin 2023

Terre d'Epargne

En période d’inflation, les banques centrales tentent de contenir la hausse des prix en relevant les taux d’intérêt. Ces mouvements ont des répercussions sur le marché obligataire. Les effets peuvent avoir un impact sur les rendements des fonds en euros des contrats d’assurance-vie.

L’inflation fait partie des indicateurs que les banques centrales surveillent de très près. Une de leurs missions consiste précisément à éviter que l’augmentation des prix soit trop forte et trop rapide, sans quoi les répercussions sur l’économie peuvent être désastreuses. Si les signaux inflationnistes sont importants, les banques centrales réagissent. La plupart du temps, elles relèvent les taux d’intérêt. 

L’inflation entraîne souvent une hausse des taux d’intérêts

L'inflation a pour effet de renchérir le coût des crédits pour les banques commerciales. Dans la foulée, ces dernières sont obligées de répercuter ces hausses de taux sur les conditions de crédit qu’elles consentent à leurs clients. Le crédit devient moins bon marché, les entreprises investissent moins et les ménages sont moins enclins à s’endetter.

L’inflation a aussi un effet sur les taux du marché des obligations. En effet, en période de hausse des coûts, les investisseurs attendent un coupon plus élevé. Cette augmentation est la contrepartie des prêts consentis aux Etats et aux entreprises. Par conséquent, les émetteurs d’obligations, pour trouver des investisseurs, doivent proposer des rendements plus attractifs. Les taux de rémunération des obligations montent. Pour les emprunteurs, le crédit est plus cher. 

L'opération est intéressante pour les investisseurs. Toutefois, pour ceux détenant des obligations anciennes au rendement moins élevé, il s’agit d’une perte sèche. La valeur de leurs obligations mal rémunérées et cotées sur les marchés, baisse. Les investisseurs préfèrent acheter des titres offrant un meilleur coupon.

Et si la hausse des taux d’intérêts est brutale, la baisse de valeur des obligations anciennes peut être violente. On parle alors de krach obligataire. Certains investisseurs peuvent y perdre gros. Pour l’éviter, il faut une baisse plus lente de la valeur des obligations, et donc une remontée très progressive des taux d’intérêt.

L’inflation peut faire remonter les rendements des fonds en euros, mais très progressivement

Ce mécanisme a de l’importance pour les épargnants français, car la majorité de leur épargne placée en assurance-vie est logée dans les fonds en euros de leurs contrats. Et ces fonds sont massivement investis en obligations. Avec des rendements obligataires de plus en plus faibles, les rendements des fonds en euros n’ont cessé de s’effriter ces dernières années, pour atteindre 1,30% en 2020.

Si les épargnants ne récupèrent pas leur épargne, les gérants des fonds en euros conserveront ces obligations. Le rendement sera médiocre, et il remontera progressivement. Lorsque des obligations arriveront à échéance, les sommes seront réinvesties dans des titres mieux rémunérés. Cela augmentera le rendement moyen. Toutefois, le mouvement sera très lent et il est probable de voir les fonds en euros continuer à être faiblement rémunérés pendant longtemps.
En 2022, le phénomène de remontée des taux obligataires a comencé à devenir manifeste. Le rendement moyen des fonds en euros a atteint 2% d'après les chiffres de l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution. Il s'agissait de son plus haut niveau depuis 2015. En 2021, la performance moyenne des fonds en euros n'était que de 1,28% d'après les chiffres de France Assureur.    
A noter : En revanche, si une période de crise intervient, et si un krach obligataire a lieu, le dispositif Sapin II prévoit d'empêcher les souscripteurs de contrats d’assurance vie de retirer massivement leur épargne. En effet, de tels retraits obligeraient les gérants à vendre les obligations à la casse/à vil prix. Un gel des avoirs interviendrait pour éviter que la panique ne s’empare des épargnants et amplifie la crise.

L'essentiel à retenir

  • L’inflation entraîne une hausse des taux d’intérêt et renchérit le coût du crédit.
  • Le rendement des obligations augmente mais la valeur des obligations anciennes baisse.
  • Les fonds en euros des contrats d’assurance vie investissent progressivement dans des obligations mieux rémunérées, toutefois la remontée du rendement peut être très lente.
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