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Les entreprises de services aux collectivités dans la transition vers les énergies propres

Août 2023
Communication marketing

Transition énergétique : le rôle central des compagnies d’électricité

Pourquoi la transition vers les énergies propres offre une opportunité cruciale aux compagnies d’électricité.

Les compagnies d’électricité suscitent la controverse en raison de l’impact démesuré qu’elles ont sur le changement climatique.

Non seulement le secteur est responsable d’un tiers des émissions mondiales de carbone, mais il s’est également attiré des critiques après le redémarrage de centrales à charbon par plusieurs compagnies d’électricité en raison de la guerre en Ukraine.

Face à cette situation, les investisseurs soucieux du climat pourraient être tentés de retirer ces investissements de leurs portefeuilles.

Pourtant, ce faisant, ils risqueraient de passer à côté d’un secteur essentiel à la transition de l’économie dans son ensemble vers la neutralité carbone.

En effet, si elles parviennent à éliminer leurs propres émissions, les entreprises de services aux collectivités pourraient elles aussi jouer un rôle crucial dans la décarbonation d’autres secteurs tels que le transport, l’industrie ou les bâtiments, à travers l’électrification de l’économie.

Même si tous les fournisseurs d’électricité ne sont pas pleinement engagés dans la transition, plusieurs éléments nous montrent que beaucoup d’entre eux prennent cette responsabilité au sérieux.

Certains producteurs d’électricité d’avant-garde augmentent leurs investissements dans les énergies renouvelables, les réseaux électriques et le nettoyage de leurs opérations.

Face à la perspective d’une meilleure rentabilité dans l’éolien ou le solaire par rapport à la production d’électricité traditionnelle, les entreprises de services aux collectivités seront poussées à augmenter le poids des énergies renouvelables dans leur mix de production électrique.

Comme elles seront plus répandues, les énergies renouvelables devraient voir leurs prix continuer à baisser, ce qui accélérera l’électrification de l’économie, et devrait contribuer à attirer davantage d’investissements dans les énergies renouvelables et les réseaux d’électricité. Les entreprises de services aux collectivités qui se tournent pleinement vers la décarbonation verraient alors leurs bénéfices augmenter.

Qui plus est, l’adoption des énergies renouvelables contribue à réduire le risque financier des entreprises de services aux collectivités avec l’élimination progressive des centrales thermiques traditionnelles, ces actifs étant menacés de blocage.

Pour toutes ces raisons, les actions du secteur des services aux collectivités pourraient se convertir en une source importante d’«alpha de transition» et constituer ainsi une opportunité attrayante pour les investisseurs.

Trajectoire écologique

L’avenir de la planète dépend fortement de la décarbonation du système électrique mondial. En effet, associé à l’électrification du transport routier et des bâtiments, elle pourrait réduire de moitié les émissions mondiales de gaz à effet de serre1.

Les émissions de scope 1 des entreprises du secteur (c’est-à-dire celles qui découlent de leurs opérations et des ressources qu’elles possèdent ou contrôlent, telles que le dioxyde de carbone émis par une centrale à charbon ) constituent les émissions de scope 2 d’autres secteurs, c’est-à-dire celles qui résultent de l’énergie qu’ils achètent2.

Ainsi, lorsqu’un constructeur automobile achète de l’électricité à une compagnie d’électricité, ses émissions de scope 2 sont en fait les émissions de scope 1 de son fournisseur d’électricité.

Dès lors si les services aux collectivités retirent les carburants fossiles de leurs émissions de scope 1, ils contribuent de fait à la réduction des émissions de scope 2 d’autres secteurs.

On peut donc constater avec enthousiasme que les compagnies d’électricité répondent, voire dépassent, les attentes affichées dans leurs plans de transition.

Concrètement, cela signifie qu’elles éliminent les émissions liées à leurs opérations directes et indirectes, par exemple en stoppant des centrales à charbon et en construisant de nouvelles capacités de production solaire et éolienne.

Prenons l’exemple d’une entreprise européenne de services aux collectivités (Fig. 1). La part des énergies renouvelables a atteint 80% de sa capacité nette installée, soit 32 gigawatts (GW), en 2023, alors qu’elle s’élevait à 42% en 2016. Cette entreprise prévoit également de réduire progressivement ses activités liées au charbon et au nucléaire dans les années à venir. D’ici à 2030, tous ses bénéfices devraient provenir de sources non fossiles.

Fig.1 – Étude de cas, société A
Capacité nette installée (GW) au prorata
Graphique 1 - capacité installée
Source: Présentation de l’entreprise au 15.11.2021
Elle prévoit également d’investir plus de 4,5 milliards d’euros dans des projets écologiques chaque année jusqu’à la fin de la décennie, en réorientant les flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles.

Par ailleurs, un géant américain des services aux collectivités a plus que triplé sa capacité de production d’énergies renouvelables, telles que l’éolien et le solaire, entre 2018 et 2022 (Fig. 2).

Entre 2021 et 2025, ses dépenses d’investissement destinées à la croissance (par opposition aux dépenses d’investissement opérationnelles) qui seront consacrées à des projets écologiques, y compris les batteries et le stockage d’hydrogène, atteignent une moyenne pondérée de 93%, soit 78 milliards de dollars US. En outre, l’entreprise prévoit de supprimer l’intégralité de ses émissions de carbone de scopes 1 et 2 de l’ensemble de ses opérations d’ici à 2045 sans coût supplémentaire pour ses clients. Elle cherche en effet à profiter de la décarbonation de l’économie américaine, un marché, qui, selon elle, représente une opportunité de 4 000 milliards de dollars US.

Fig. 2 – Étude de cas, société B
Production d’énergie (MWh) et dépenses d’investissement (millions de dollars US)
Graphique 2 sur la production d’énergie
Source: Rapport annuel 2022 de la société
Une autre entreprise européenne de services aux collectivités a fermé 17 centrales thermiques au charbon et au pétrole depuis 2001 et a réduit l’intensité de ses émissions, mesurée en gCO2/kWh, de plus des deux tiers depuis 2007. Elle prévoit d’investir 36 milliards d’euros en faveur de la transition énergétique entre 2023 et 2025. La société table sur une augmentation annuelle de son EBITDA et de son bénéfice net de 8-9% au cours des deux prochaines années.

Ces trois sociétés ne sont pas des exemples isolés.

L’amélioration de la situation économique et l’attention croissante accordée à la durabilité par les consommateurs et les investisseurs poussent les entreprises de services aux collectivités à abandonner le recours aux carburants fossiles pour la production d’électricité.

Le nombre de sociétés de services aux collectivités et de producteurs d’électricité indépendants qui participent à la Science Based Targets Initiative (SBTi), une organisation qui valide les objectifs de neutralité carbone des entreprises, a été multiplié par six rien que ces trois dernières années.

Fig. 3 – Engagement en matière d'énergie propre
Nombre cumulé de compagnies d’électricité et de producteurs d’électricité indépendants engagés dans la SBTi
Graphique 3 SBTi
Source: SBTi 2023

Alpha de transition

L’évolution des dynamiques dans le secteur des services aux collectivités a des répercussions importantes pour les investisseurs.

Avec le «verdissement» progressif de leurs activités, les sociétés pourront profiter d’une croissance plus élevée et réduire les risques liés à la transition, ce qui pourrait leur permettre de surperformer.

Selon une étude récente, ces cinq dernières années, les entreprises de services aux collectivités qui ont produit moins d’électricité carbonée et investi davantage dans des solutions peu émettrices de carbone ont enregistré une surperformance de 32% par rapport à un portefeuille équipondéré composé d’actions d’entreprises équivalentes du secteur aux États-Unis3.

Les écarts de performance croissants au sein du secteur mettent également en lumière les changements rapides que connaissent les actions des services aux collectivités.

Très réglementé et fondé sur des contrats à long terme, ce secteur est traditionnellement associé à des performances stables, défensives et comparables à celles des obligations. Néanmoins, de plus en plus, il se transforme en facteur de croissance, porté par l’accélération des énergies renouvelables et des investissements dans les réseaux électriques.

Par ailleurs, les stratégies de ces entreprises correspondent souvent aux priorités gouvernementales, ce qui leur permet de tirer parti d’incitations financières supplémentaires et d’investir encore plus à long terme.

Autrement dit, certaines entreprises de services aux collectivités permettent aux investisseurs de capitaliser sur la croissance du secteur des énergies renouvelables tout en garantissant des flux de trésorerie constants et une visibilité à long terme des bénéfices.

Avec le «verdissement» progressif de leurs activités, les compagnies d’électricité pourront profiter d’une croissance plus élevée et réduire les risques liés à la transition, ce qui pourrait leur permettre de surperformer.

Les investisseurs peuvent également contribuer au renforcement des efforts de décarbonation du secteur des services aux collectivités.

Chez Pictet Asset Management, à travers l’actionnariat actif et l’engagement, nos gérants d’investissement:

  • demandent aux entreprises de faire valider leurs objectifs de décarbonation par la Science Based Targets Initiative (ou par d’autres organismes de vérification indépendants comparables), qui rédige des directives sur les meilleures pratiques en matière de transition
  • encouragent les entreprises à intégrer des objectifs de réduction des émissions à moyen/long terme dans la rémunération de leurs dirigeants et d’y associer des pénalités/incitations
  • s’engagent auprès des entreprises pour cibler une évolution cadrée du mix de production d’énergie, à l’aide, entre autres, d’une reconversion des personnels du secteur des combustibles fossiles afin de leur apporter des compétences dans les énergies propres, et en évitant la simple suppression des actifs «sales».

Les entreprises de services aux collectivités apportent une contribution importante à la transition vers une économie décarbonée.

Les sociétés à la pointe de la décarbonation devraient récolter les fruits de leurs investissements destinés à éliminer progressivement les carburants fossiles de leur production d’énergie et offrir aux investisseurs des perspectives à long terme attractives.

Annexe: Stratégie Clean Energy Transition de Pictet Asset Management

  • La stratégie Clean Energy Transition de Pictet AM investit dans des sociétés à la pointe dans la transition vers les énergies propres et qui, selon nous, offriront une prime de performance durable à long terme.
  • Cette stratégie investit dans les énergies renouvelables à travers des entreprises de services aux collectivités à croissance rapide et de haute qualité. Nous nous tournons vers des entreprises de services aux collectivités dont les investissements montrent clairement leur engagement en faveur de la transition énergétique, par exemple quand elles mobilisent au moins 80% de leurs dépenses d’investissement de croissance en faveur d’énergies renouvelables et de technologies telles que les réseaux électriques, l’e-mobilité ou le stockage d’énergie.
  • Le niveau de pureté des sociétés en matière d’énergie propre (c’est-à-dire le poids des énergies renouvelables et des réseaux électriques en pourcentage de leur valeur) doit être supérieur à 33% et être en augmentation. Ce chiffre montre que les entreprises de services aux collectivités concernées ont déjà mis en place un volume d’activités significatif dans le domaine des énergies renouvelables ou des réseaux électriques et qu’elles ont l’intention de renforcer cette partie de leurs opérations.
  • L’exposition combinée au charbon, au pétrole et au nucléaire doit être inférieure à 20% de la valeur de l’entreprise et être en baisse. Cela réduit le risque financier des actifs bloqués et montre que les entreprises disposent de plans actifs destinés à éliminer progressivement leurs actifs «sales» existants.