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Départ anticipé à la retraite : les pistes pour faire ses comptes et pouvoir choisir

En cas de proposition de départs en retraite anticipée, les seniors doivent évaluer leurs besoins et pension à venir.
Janvier 2024

Terre d'Epargne

Lorsque l’économie est en tension, les seniors se voient proposer de partir en retraite anticipée. L’opération peut être favorable. Il faut se livrer à quelques calculs avant d’accepter.

L’emploi des seniors est une constante préoccupation des gouvernements successifs. À force d’incitations et de mesures spécifiques, les seniors sont plus nombreux à travailler. 

Le taux de l’emploi des seniors s’améliore progressivement

En 2022, 56,9% des personnes de 55 à 64 ans ont un emploi, contre 82,5% des 25 à 49 ans selon le ministère du Travail. Le taux d’emploi des seniors continue de grimper et atteint son plus haut niveau depuis 1975. Il était de 53,9% en 2019 et sous la barre des 40% en 2008. Toutefois, la France se situe bien en deçà de la moyenne européenne dans le domaine (60,5%).
En période de tension économique, certains seniors se voient proposer de quitter leur entreprise plus tôt que prévu. Avant d’accepter, voici quelques pistes de réflexion pour faire ses calculs et pour négocier avec des arguments chiffrés.

Avoir une idée claire de sa situation avec un bilan retraite

La priorité pour les seniors devant choisir entre retraite anticipée ou non est de connaître leur futur revenu. Il faut interroger une caisse d’assurance vieillesse ou faire un bilan de retraite complet auprès d’un organisme privé. Ce dernier peut prodiguer des conseils avisés. Il peut notamment aider le futur retraité à décider de l’opportunité, ou non, de racheter des trimestres auprès de l’assurance retraite.

Dans tous les cas, il est important de comprendre la différence entre l’âge de départ légal (celui où l’on peut solder ses droits à la retraite, en subissant une décote) et l’âge de départ à taux plein (sans décote). Depuis le 1er septembre 2023, la réforme des retraites adoptée au printemps 2023 pose de nouvelles règles. L’âge légal de départ à la retraite est décalé à 64 ans pour les personnes nées à partir de 1968. Pour les naissances antérieures, l’âge légal est relevé de façon progressive de 62 à 64 ans.

Certains salariés atteignent l’âge légal de la retraite mais pas l’âge du départ à taux plein. Ils se voient proposer un licenciement et sont pris en charge par l’assurance chômage. Quand ils atteignent l’âge de départ à taux plein, l’assurance retraite prend le relais. Dans tous les cas, il est important pour le salarié de savoir s’il part avec un droit à taux plein. Dans le cas contraire, il doit connaître le montant de sa décote pour estimer avec précision le montant de ses futurs revenus.

Retraite anticipée : faire coïncider revenus et besoins futurs

Pour les futurs retraités, l’enjeu est de faire coïncider le montant de leur future pension et leurs besoins quotidiens. La situation est favorable si les revenus couvrent les dépenses et permettent de continuer à avoir un petit excédent de trésorerie pour faire face aux imprévus. 

Bonne nouvelle : longtemps, les jeunes retraités ont fait face à une première année difficile. En effet, ils devaient payer au cours de l’année N, année à faibles revenus, l’impôt correspondant à l’année N-1, année à revenus deux fois plus élevés. À présent, grâce au prélèvement à la source, l’impôt payé est celui de l’année en cours. L’année juste avant la retraite, l’impôt est élevé. Il baisse dès que le salarié quitte son entreprise et que son revenu diminue. 

Certains cadres se retrouvent avec un revenu de remplacement inférieur à 50% de leur dernier salaire. C’est un bouleversement financier important. Ils devront utiliser leurs économies pour répondre à leurs besoins. L’époque où les retraités comptaient sur les seuls revenus de leur épargne pour compléter leur retraite est révolue. Désormais, les rendements sont affaiblis. Mieux vaut considérer les sommes mises de côté comme un apport bienvenu, mais non suffisant. 

Pour être suffisante, l’épargne accumulée doit correspondre aux besoins annuels du retraité, multipliés par le nombre d’année restantes (en fonction de l’espérance de vie). Plusieurs pistes existent pour dégager une marge de manœuvre financière supplémentaire. Cela peut passer par une vente en viager ou la vente de la nue-propriété de sa résidence principale. Cependant, les délais de ventes dans ces situations sont plus longs que pour des transactions classiques : le marché est plus restreint. Il faud donc disposer de liquidités suffisantes pour compéter son revenu pendant toute la période de la vente.

L'essentiel à retenir

  • Avant d’accepter un départ dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi, il faut avoir une idée très claire du montant de ses revenus à la retraite.
  • Il est aussi important de s’assurer que ses revenus correspondent bien à ses dépenses, et qu’une épargne suffisante a été provisionnée pour compenser partiellement la baisse de niveau de vie.  
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