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Juin 2022

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Sale temps pour les investisseurs. La Réserve fédérale a laissé éclater l’orage monétaire et les gouttes ressemblent à des hallebardes. Le Nasdaq a même perdu plus de 30%. Mais aujourd’hui, l’inflation recule et certains membres de la Fed tiennent des discours moins agressifs. Alors, peut-on plier le parapluie ?

Pas sûr, hélas. L’inflation a grignoté le pouvoir d’achat et les consommateurs perdent le moral. Les marges des entreprises pâtissent des hausses des prix des matières premières et les nuages s’accumulent sur la croissance bénéficiaire. 

L’inflation en héritage

La pandémie aura apporté un changement majeur à l’économie mondiale. Après 40 ans coincé aux oubliettes, le croquemitaine inflation est de sortie. Les aides massives des Etats ainsi que les ruptures des chaînes de fabrication et d’approvisionnement ont eu raison de la stabilité des prix.

Les sècheresses à répétition et l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie ont accéléré le processus. Les prix alimentaires, déjà en forte hausse à la suite de la longue sécheresse aux Etats-Unis et de la canicule en Inde, étaient déjà proches de leurs plus hauts début février. Et la guerre en Ukraine verse de l’huile sur le feu. La Russie, qui représente presque 20% des exportations mondiales de blé, a annoncé un embargo sur ses céréales. Et l’Ukraine, avec 8% des exportations mondiales, n’est pas en capacité de fournir ses clients. Enfin, l’explosion des prix du gaz rend les engrais très chers. Les prix alimentaires n’ont donc probablement pas fini de grimper.

Le 30 mai dernier, l’Union européenne a décidé de se passer des exportations de pétrole russe par bateau. Une victoire politique certes, mais qui pourrait revenir en boomerang. La première conséquence a effectivement été une hausse des prix du pétrole, malgré la médiocrité des nouvelles concernant la croissance mondiale.

Au total, l’inflation reste forte, supérieure aux attentes, et des signes de désencrage des anticipations d’inflation apparaissent. Les banques centrales détestent ça et vont donc resserrer énergiquement leur politique monétaire. 

Actions : marges à l’ombre

Les banques centrales secouent les marchés depuis plusieurs mois et les valorisations sont tombées. A cet égard, il est raisonnable de penser que l’ajustement des multiples est derrière nous. Mais le risque porte désormais sur les marges. Les entreprises mondiales font face à une décélération de la demande et à une hausse drastique des coûts. Un effet de ciseau qui rendra extrêmement difficile le maintien des marges. Et pourtant, le consensus des analystes prévoit toujours une expansion de ces dernières. Nous devrions donc voir de nombreuses révisions à la baisse des marges et des bénéfices dans les prochaines semaines.

Déception concernant les marges bénéficiaires, contexte économique fragile, banques centrales peu amènes, nous préférons dès lors adopter une position prudente face aux actions. 

Chine : le zéro covid absolu

Le marché des actions chinoises reste notre marché préféré à un horizon de cinq ans. Mais, malgré des valorisations historiquement basses, nous attendons encore avant de le surpondérer. La politique monétaire est enfin devenue résolument accommodante et des signes de diminution du durcissement réglementaire se font jour. Ce sont d’excellents signes. Mais la politique zéro covid semble inamovible, soutenue par un gouvernement intraitable, peu sensible aux perturbations économiques qu’il engendre. A moins de la découverte par le pays d’un vaccin plus efficace, les confinements à répétition semblent donc inévitables. Nous préférons dès lors attendre avant de mettre en place une position acheteuse. 

Santé, environnement, énergies propres

L’économie décélère et les valeurs cycliques devraient souffrir. Raison pour laquelle nous leur préférons les valeurs défensives. Mais la consommation courante risque de souffrir de la baisse du pouvoir d’achat des ménages et certaines entreprises des services aux collectivités locales devront modérer leurs prix sous la pression des autorités. Nous allons donc plutôt vers le secteur de la santé, qui bénéficie du vieillissement de la population et de la montée des maladies chroniques. L’innovation dans le secteur est importante, comme en témoigne la rapidité avec laquelle ont été mis au point les vaccins contre le covid.

L’environnement restera une préoccupation des Etats et des populations pour longtemps. Les entreprises actives dans les énergies propres et l’efficacité énergétique bénéficieront donc du soutien des politiques publiques et de la préférence des consommateurs. Certaines entreprises de retraitement des déchets participent d’ailleurs activement à l’économie circulaire, qui permet de réduire notre dépendance à la production de matières premières.

L'essentiel à retenir

  • Sous-pondération des actions mondiales
  • Préférence pour les valeurs défensives
  • Santé, environnement et énergies propres, le bon équilibre entre croissance et défensif
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