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Euphorie des marchés: attention aux lendemains de fête

Les marchés vont rester volatils et il faut se montrer sélectif
Novembre 2020

Frédéric Rollin

L’élection de Joe Biden et le maintien d’une majorité républicaine au Sénat américain ont enchanté les marchés. L’annonce de deux vaccins efficaces les a fait décoller. Pourtant, il faut prendre garde à ces envolées : les valorisations aux Etats-Unis sont élevées et les marchés vont rester volatils. Nous nous montrons très sélectifs.

Le mur des craintes bâti pierre par pierre en 2020 a été enjambé en quelques jours. L’autorité sanitaire américaine va probablement approuver un ou plusieurs vaccins d’ici au début de l’année prochaine, et une fabrication de masse s’enclenchera dans le courant de l’année 2021. Les problèmes sanitaires pourraient alors être derrière nous. Les données provisoires récemment dévoilées par Pfizer et Moderna sont époustouflantes. Plus de 90% d’efficacité, c’est un chiffre très élevé. De plus, de nombreux vaccins se situent en phase finale de test. Il est très probable que d’autres nouvelles encourageantes viennent caresser nos oreilles dans les semaines à venir.

Les vagues de confinements successives devraient enfin faire place dès l’année prochaine à une remontée en flèche du moral des populations. Nous prévoyons dès lors un rebond notable de l’activité au courant du deuxième semestre, avec les premiers frémissements dès le premier trimestre.

Le rebond des bénéfices est déjà largement intégré aux cours de la Bourse

Les élections américaines ont de leur côté pas mal secoué les investisseurs, mais le résultat, Joe Biden président avec un Sénat républicain, semble être une bonne combinaison. Moins de tweets rageurs et perturbants, mais pas de hausse significative des taxes. Le Sénat républicain ne le permettra pas. Probablement le plan de soutien de l’économie sera-t-il maigre, et chaque concession sera-t-elle négociée pied à pied par les différents partis, mais est-ce désormais si important? Car le plan de relance précédent a permis aux ménages d’accumuler un montant astronomique d’épargne, qui devrait leur permettre de tenir jusqu’à l’arrivée du vaccin. 

Attention toutefois à ne pas s’emballer, car les valorisations atteignent aujourd’hui des niveaux élevés. Et le rebond des bénéfices est déjà largement intégré aux prix. L’accumulation de positions à l’achat peut aussi inquiéter. De plus, nombre d’entreprises se trouvent aujourd’hui dans une situation financière tendue, alors même que les banques donnent des signes de fatigue et que leurs intentions de prêts ont largement reculé. Les bourses devraient donc rester volatiles. 

Nous continuons pour notre part de privilégier l’Asie. La Chine aura en effet vaincu l’épidémie bien avant l’arrivée des vaccins, la plupart des indicateurs économiques sont au vert, au-dessus des niveaux de début d’année, et les valorisations des actions chinoises semblent très raisonnables. Quant au reste de l’Asie, il est aussi intéressant car la Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong et le Japon bénéficieront du dynamisme chinois. L’Inde, quant à elle, s’appuie sur une croissance tendancielle forte: population jeune, production par habitant encore faible, modernisation à marche forcée de l’économie. 

Côté sectoriel, les matières premières devraient mieux se comporter. La reprise des économies européenne et américaine soutiendra le secteur, qui s’appuie déjà sur le rebond de l’économie chinoise, de loin le plus gros consommateur de matières premières. Dans ce secteur, notre attention se porte particulièrement sur la filière bois. Car la demande chinoise est forte, les chiffres de l’immobilier américain très encourageants, et cette activité ralentit l’attrition des surfaces boisées, tout en stockant du CO2.

La santé reste également un secteur de prédilection. La progression des bénéfices du secteur apparaît plus forte et plus régulière que celle du reste du marché. Cela s’explique par le vieillissement des populations et l’accès plus élargi aux soins dans les pays émergents. De plus, le Sénat américain, républicain, posera des limites aux souhaits démocrates de réglementer le secteur.

Les banques centrales continueront de favoriser le retour de l’inflation

Les banques centrales continueront, de leur côté, de favoriser le retour de l’inflation. Et compte tenu des niveaux de chômage atteints pendant la crise, il semble probable que quelques années de politique accommodantes soient encore nécessaires. Les taux vont rester bas encore longtemps...

Heureusement, les obligations émergentes offrent des rendements très supérieurs à celles des obligations des pays développés. Et les économies d’Amérique latine, qui composent l’essentiel de ce marché, bénéficient de la force de la Chine. Le rebond probable des économies développées en 2021 renforce encore l’argument.

L'essentiel à retenir

  • Un rebond de l’activité est attendu au deuxième semestre 2021.
  • Ce rebond nous semble déjà être intégré dans les cours de Bourse qui sont élevés, et nous parions sur une forte volatilité.
  • Nous continuons à croire que les valeurs asiatiques portent un important potentiel de hausse.
  • Les taux obligataires sont bas mais les emprunts des pays émergents permettent d’aller chercher de la rémunération.
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