ABONNEZ-VOUS À NOTRE LETTRE D'INFORMATION

Pour suivre nos actualités et nos analyses de marché

Terre d'Epargne
Comprendre la finance Anticiper les tendances de marché Gérer son patrimoine
Tendances

Immobilier: les prix vont-ils se calmer à Paris et ailleurs?

La demande baisse dans la capitale, mais les ventes de maisons en Île-de-France ont fortement progressé.
Octobre 2020

La crise du coronavirus a rebattu les cartes immobilières. Les volumes sont en chute libre à Paris. Le nombre de transactions, en revanche, a fortement progressé pour les maisons en Île-de-France et dans tout le pays. Pour le moment, sur un an, les prix restent orientés à la hausse. Cela durera-t-il?

Les chiffres du troisième trimestre 2020 publiés par le réseau d’agences Century 21 constatent encore une hausse des prix sur un an pour Paris, l’Île-de-France et la France entière. Mais ils doivent être maniés avec prudence.

Difficile, en voyant ces progressions, de parler d’accalmie des prix. Et pourtant, à y regarder de plus près, plusieurs signaux pourraient bien annoncer un ralentissement.

Pour la France entière, les tendances haussières sur un an sont moins fortes qu’au trimestre précédent. Les prix des maisons sont en augmentation de 1,5%, mais ils enregistraient une hausse annuelle de 2,3% pour les deux premiers trimestres de 2020. La hausse des prix persiste donc, mais s’infléchit. En revanche, le nombre de transactions a fortement progressé : +19,6% pour les maisons et +3,7% pour les appartements.

A Paris, la hausse des prix est moins forte qu’au début de l’année

A Paris intra-muros, les prix enregistrent une progression annuelle de 4,6% au troisième trimestre. C’est moins soutenu que pendant les deux premiers trimestres, où elle était de 7,4%. Surtout, selon le réseau Century 21, la capitale accuse une importante baisse des volumes de vente: le nombre de transactions signées est inférieur de 17,9% à celui de la même période l’année dernière. Il est vrai que les prix peuvent décourager beaucoup d’acquéreurs, le mètre carré dépassant les 10 500 euros en moyenne. Si cette tendance se poursuit, elle pourrait être annonciatrice d’une baisse des prix. A titre de comparaison, le quatrième trimestre 2008, en pleine crise financière mondiale, avait enregistré, selon la Chambre des notaires de Paris, une chute de 23,2% des volumes par rapport à la même période un an plus tôt. Les prix, eux, étaient restés à la hausse (+2,2%). Mais six mois plus tard, ils affichaient une baisse de 7,38%.

En Île-de-France, les prix au mètre carré ne fléchissent pas, bien au contraire : ils progressent de 10% pour les maisons, contre 2,8% seulement au cours des deux premiers trimestres 2020. Pour les appartements, ils enregistrent une hausse de 9,8% par mètre carré, contre 8,8% aux deux premiers trimestres. Les volumes affichent eux-aussi une forte progression : +13,5% pour les maisons et +6,6% pour les appartements.

L’année 2020 est exceptionnelle à plus d’un titre. Le confinement du printemps a porté un coup d’arrêt aux transactions. Certains ont mené à bien leur projet d’achat dès la fin de cette parenthèse inédite dans la vie du pays, d’autres l’ont modifié, particulièrement ceux qui se sont retrouvés enfermés dans de petits appartements pendant de longues semaines. Le jardin, la terrasse et la pièce dédiée au bureau leur ont lourdement fait défaut, et de nombreux ménages ont préféré se reporter sur des maisons éloignées des centres-villes mais leur offrant plus d’espace.

Pour acheter un bien immobilier, il faut de la confiance

Enfin, d’autres candidats à l’accession ont annulé ou différé leur projet, en attendant une meilleure visibilité sur leur avenir économique. Car un investissement immobilier, même lorsqu’il s’agit d’acquérir sa résidence principale, implique une grande confiance en l’avenir. Pour le moment, les indicateurs de reprise économique sont encore mitigés, et des inquiétudes majeures pèsent sur l’emploi. Les volumes et, un peu plus tard, les prix, pourraient en souffrir.

Un autre facteur risque de tirer les prix vers le bas, ce sont les restrictions de crédit imposées aux banques dès la fin de l’année 2019 par le Haut Conseil à la Stabilité Financière. Inquiet du risque de défaut, celui-ci a exigé que les établissements prêteurs n’octroient plus de crédits d’une durée supérieure à 25 ans, et qu’ils n’acceptent pas de voir l’endettement de leurs clients grimper au-delà des 33% de leurs revenus. En outre, les banques exigent maintenant systématiquement un apport de 10% du montant de l’opération. Ces restrictions ont coupé court aux envies d’achats d’un grand nombre de candidats à l’achat. En début d’année, le courtier Meilleurtaux estimait que plus de 205 000 ménages se retrouveraient exclus de l’accès à la propriété en 2020.

Si un trimestre ne suffit pas à donner une tendance claire, tous ces éléments ne plaident pas en faveur d’une hausse continue des prix dans les mois à venir.

L'essentiel à retenir

  • Les chiffres publiés depuis la rentrée montrent que les prix de l’immobilier continuent de grimper.
  • Mais à l’exception de l’Île-de-France (hors Paris), cette hausse commence à fléchir.
  • A Paris intra-muros, les volumes sont en forte baisse, ce qui augure d’une accalmie prochaine sur les prix.
  • Les conditions d’octroi de crédit sont plus strictes et découragent un certain nombre de candidats à l’achat.
Recevez les dernières actualités liées à la gestion de patrimoine S'inscrire à la newsletter