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Augmentations de capital : quelles questions les actionnaires doivent-ils se poser ?

Faut-il souscrire aux augmentations de capital? Les actionnaires sont souvent perplexes.
Décembre 2023

Terre d'Epargne

Les augmentations de capital se multiplient et font hésiter les actionnaires. Elles peuvent avoir pour but de financer de nouvelles acquisitions ou d’éponger des dettes devenues trop lourdes. L’opération est souvent défavorable aux porteurs d’actions, mais elle est vitale pour les entreprises.

Alstom, Korian, Orpea et même la SNCF : beaucoup de sociétés procèdent à des augmentations de capital. Les actionnaires se demandent s’ils doivent acheter de nouvelles actions et quels seront les effets sur leurs titres actuels.

À quoi sert d’augmenter le capital d’une entreprise ?

Une entreprise lance une augmentation de capital quand elle a un besoin d’argent frais. Cela peut être :

  • Parce qu’elle est confrontée à des difficultés économiques imprévues,
  • Parce qu’elle souhaite financer un investissement stratégique sans compter sur sa trésorerie ni sur ses banques : une nouvelle usine, le rachat d’un concurrent….

Le fait d’éviter le recours à la trésorerie ou à une banque fait douter les actionnaires. Ils se questionnent sur les motivations de la direction. Est-elle prise de court ? Cherche-t-elle à faire face à un contexte économique dégradé ou plutôt à une baisse de chiffre d’affaires non anticipée ? Enregistre-t-elle des pertes ? 

Dans certaines situations, une recapitalisation s’avère indispensable et aide l’entreprise à repartir du bon pied. Cette bouffée d’oxygène passe mieux aux yeux du marché si elle est rendue nécessaire par des facteurs exogènes (récemment, la pandémie de Covid-19 par exemple).

L’augmentation du capital d’une entreprise peut avoir un effet délétère pour l’actionnaire

Qu’importent les raisons de l’augmentation de capital, l’opération a des conséquences pour l’actionnaire individuel. S’il conserve le même nombre d’actions, sa part au capital diminue. En effet, l’émission de nouvelles actions minimise le poids des premières. On dit alors que les actions sont diluées.

Pour éviter ce phénomène, l’actionnaire peut souscrire à l’augmentation de capital. Il doit payer ses nouveaux titres s’il souhaite conserver une part identique au capital. Cet effort peut constituer un investissement imprévu. Après l’opération, les dividendes se partagent entre un plus grand nombre d’actionnaires. Cela les fait mécaniquement baisser. Enfin, à l’issue d’une augmentation de capital, le cours de l’entreprise met souvent du temps avant de remonter.

Dans certains cas, l’augmentation de capital peut prévoir une prime d’émission : on peut la comparer à un droit d’entrée, dû par le nouvel investisseur. Prenons un exemple : l’action d’une PME valait 100 euros il y a dix ans. Aujourd’hui, cette action est estimée à 500 euros. Pour ne pas léser les anciens investisseurs, on décide que l’action vaut toujours 100 euros, mais elle est assortie d’une prime d’émission de 400 euros. Cette prime permet de réduire la dilution des associés. En effet, malgré leur prix plus élevé, les nouvelles actions donnent autant de droits que les anciennes.

Augmentation de capital : l’occasion de repenser son allocation d’actifs

La plupart des opérations de recapitalisation sont ouvertes en priorité aux actionnaires existants. Elles prévoient la distribution (pour chaque action déjà détenue) d’un titre appelé « droit préférentiel de souscription » (DPS). Il faut souvent cumuler plusieurs DPS pour acheter une nouvelle action. Les actionnaires ont le choix :

  • Utilisent ce ou ces DPS,
  • Les vendre (les DPS sont cotés) sur le marché à d’autres investisseurs intéressés par l’augmentation de capital. Ils encaissent alors une petite somme d’argent pouvant les aider à compenser l’éventuelle baisse de leurs actions.

La distribution de DPS n’est pas systématique. À défaut, l’actionnaire se voit privé de cette compensation financière.

Dans tous les cas, une augmentation de capital doit amener l’actionnaire à s’interroger sur la pertinence de son investissement. Car au-delà d’une possible perte de valeur à court terme, il doit surtout se demander s’il croit toujours aux perspectives de développement affichées par l’entreprise. Est-il séduit par le nouveau projet présenté ? Cette conviction dans l’intérêt stratégique de l’opération doit dicter son choix de souscrire, ou non, à l’augmentation de capital.

L'essentiel à retenir

  • Les augmentations de capital se multiplient ces derniers temps.
  • Elles sont souvent mal vues des actionnaires, car elles diluent mécaniquement leur participation dans l’entreprise et font baisser leurs dividendes futurs.
  • Pour autant, il peut être pertinent d’y souscrire, à condition d’avoir des convictions fortes sur la société.
  • Dans le cas contraire, l’actionnaire peut revendre ses droits préférentiels de souscription.
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