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Dette des marchés émergents

Septembre 2021
Communication marketing

Les divergences entre les marchés émergents créent des opportunités

Les économies émergentes ont rarement été soumises à des forces aussi puissantes et opposées. Celles-ci sont à l’origine d’une dispersion considérable des opportunités pour les investisseurs.

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Forces de changement

Des forces économiques exceptionnellement puissantes et opposées sont à l’origine d’une redéfinition radicale de la conjoncture pour les investisseurs des marchés émergents (ME). Cela dit, les divergences qu’elles entraînent entre les performances des différents pays et actifs offrent un terrain propice à ceux qui affichent de bonnes capacités d’analyse.

La conjoncture macroéconomique mondiale est exceptionnellement incertaine. D’un côté, la pandémie de Covid-19 nous réserve encore de mauvaises surprises. L’extrême contagiosité du variant Delta est la plus récente, mais il est peu probable que ce soit la dernière. D’un autre, les liquidités offertes par les banques centrales mondiales restent généreuses, tout comme les mesures de relance budgétaire. Les pressions inflationnistes se renforcent, certaines sont temporaires, d’autres pourraient durer. Les réactions des gouvernements sont plus qu’attendues. Ailleurs, notamment en Chine, des changements politiques durables semblent à l’œuvre.

Tout cela trouble un peu plus une situation déjà complexe: on note de formidables différences entre les économies émergentes. Présents sur l’ensemble des activités économiques, des matières premières aux produits finis haut de gamme, les pays émergents enregistrent des rythmes d’expansion variables. Les actifs proposés sont eux aussi très différenciés, même au sein de chacun de ces pays. 

Ainsi, dans certains cas, lorsque les obligations libellées en dollar d’un pays affichent des valorisations élevées, ce sont ses obligations en devise locale qui offrent une meilleure perspective de performance ajustée au risque.

En outre, la popularité croissante des obligations vertes chez les émetteurs souverains vient ajouter une dimension supplémentaire aux prises de décisions des investisseurs. 

En raison des différentes répercussions de la COVID, de mesures de relance variées, de divergences importantes entre les fondamentaux des pays, de l’arrivée des obligations vertes aux côtés des titres libellés en devises locale et forte, les obligations émergentes représentent un défi qui exige expertise et expérience. 

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Covid

Le problème le plus important auquel doivent faire face tous les pays, en particulier les émergents compte tenu de la taille relativement limitée de leur secteur public et de leurs ressources financières, est lié à l’ampleur des difficultés provoquées par la Covid-19 et à l’efficacité de leurs ripostes. 

La performance relative des pays – en d’autres termes, leur «trajectoire pendant la pandémie» – est un élément déterminant de l’évolution probable de leurs économies et leurs marchés, et pas seulement à court terme. Il faut également tenir compte d’une menace à plus long terme que les économistes appellent l’hystérésis, c’est-à-dire les cicatrices économiques et sociales que la COVID laisse derrière elle.

Fig. 1 – La vaccination est importante

Taux de vaccination contre la Covid-19 et taux d’infection

Taux de vaccination contre la COVID
Source: Université Johns Hopkins, Bloomberg, Pictet Asset Management. Données en août 2021.
Ces effets dépendront en partie de la capacité des pays à contenir l’épidémie. C’est-à-dire le nombre de cas et les chiffres de morbidité et mortalité. Ces données dépendent quant à elle du niveau de tension subi par les services de santé publique. Par la suite, le rythme de vaccination des populations dictera davantage les perspectives de ces pays (voir Fig. 1). Les pays qui ont échappé au pire de la pandémie en 2020 et 2021, mais dont les taux de vaccination sont très faibles, risquent encore de succomber à de nouvelles souches du virus, comme le variant Delta, qui a balayé l’Inde au printemps et s’est depuis largement propagé.
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Matières premières

Avec la reprise, les matières premières ont enregistré de très fortes hausses, notamment le pétrole. Même si, dans l’ensemble, les cours ont reculé par rapport aux sommets qu’ils avaient atteints, en raison des signes annonciateurs d’un ralentissement en Chine, la tendance générale a été positive cette année. Une partie de cette solidité s’explique par une augmentation de la demande avec le retour à la vie normale, notamment en raison des goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement provoqués par les effets secondaires persistants des confinements liés à la pandémie. Les économies émergentes ont par ailleurs réagi différemment au rebond des marchés des matières premières.

Fig. 2 – Meilleurs de leur catégorie

Balance des comptes courants et taux d’intérêt réels

Balance des comptes courants et taux d’intérêt réels
Source: Pictet Asset Management, CEIC, Datastream, Bloomberg. Données au 31.08.2021. 

De nombreux exportateurs de matières premières ont bénéficié de l’amélioration de leurs termes de l’échange. Les marchés ont salué ce redressement. Prenons l’exemple de l’Afrique du Sud. Le pays est passé d’un déficit courant à un excédent avec l’amélioration des exportations, ce qui a ensuite profité au rand. Ailleurs, toutefois, la position commerciale plus favorable a été compensée par d’autres risques, comme des bouleversements politiques au Pérou et en Colombie ou des tensions géopolitiques (l’Afrique du Sud est également menacée en ce domaine, compte tenu de la situation précaire qui existe dans ses rues). 

D’un autre côté, les grands importateurs de matières premières comme la Chine ont été affectés par la hausse des prix des matières premières. La conséquence a été une hausse des pressions inflationnistes, en particulier en Europe centrale et orientale, ou bien un affaiblissement de la balance des comptes courants actuelle, et donc un enchérissement des coûts de financement externes.

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Changements sociaux

Les différents points de comparaison entre les performances des pays émergents sur les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) sont également susceptibles d’affecter leur attrait pour les investisseurs. Les facteurs sociaux et de gouvernance sont particulièrement importants dans certaines régions d’Amérique latine, où les politiques et le populisme gauchistes reviennent sur le devant de la scène. Le risque de voir ces pays subir une érosion de leur solvabilité à long terme est donc accru, car les responsables politiques utilisent la dépense pour résoudre les problèmes, ce qui fait grimper les pressions budgétaires. Parallèlement, l’aggravation du chômage des jeunes, de la pauvreté et de l’échec scolaire menace la formation du capital humain des pays, l’Amérique latine étant là encore particulièrement exposée à ce risque. 
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Politique monétaire

L’inflation est une grande source de doute pour les investisseurs du monde entier, mais surtout dans les marchés émergents. Au lendemain de la pandémie, les économies ont pu redémarrer grâce à des injections de liquidités spectaculaires à l’échelle mondiale et à des mesures budgétaires de grande ampleur. De nouvelles vagues de contaminations massives pourraient encore freiner à la fois la croissance et les pressions sur les prix. Cependant, alors que les pays apprennent à vivre avec la COVID, les mesures de relance existantes pourraient entraîner une surchauffe de la croissance économique.

Fig. 3 – Inflation

Taux et cible d’inflation, %

Taux et cible d’inflation
Source: Pictet Asset Management, CEIC, Refinitiv. Données au 31.08.2021.

Jusqu’à présent, les banques centrales des marchés émergents ont adopté une approche agressive en cas de dépassement de leurs cibles d’inflation. Elles sont allées nettement plus loin que les économies développées dans le resserrement de leurs politiques (voir Fig. 3). Par conséquent, nous pensons que les marchés ont plus que largement intégré aux cours le niveau des hausses de taux lorsqu’ils atteindront leur maximum. Par exemple, nous pensons que les anticipations sur les cours sont trop fortes en Russie, au Mexique et en Colombie, ce qui nous ouvre des opportunités intéressantes sur ces marchés. 

Là encore, cependant, de fortes distinctions existent entre les économies émergentes. Par exemple, comme l’inflation reste maîtrisée dans les économies asiatiques émergentes, les banques centrales devraient y maintenir des politiques conciliantes, en particulier compte tenu de la hausse des cas.

06

Exploiter au mieux la différenciation

Les investisseurs des marchés émergents ont du pain sur la planche. Les pays font face à des difficultés inédites, qui ont été pour la plupart mises en avant par la pandémie de COVID. Le virus a creusé les divergences entre les différents niveaux de développement et d’accès aux ressources, qu’elles soient naturelles ou artificielles, liées aux infrastructures au capital humain ou encore à la solidité des institutions. C’est pourquoi la scène politique de ces pays a acquis une dimension supplémentaire. 

Pictet Asset Management applique une approche d’investissement à plusieurs facettes qui repose sur l’expertise de l’ensemble de la société pour pondérer les facteurs macroéconomiques, politiques, environnementaux et sociaux. 

Prenons l’exemple de l’approche de l’investissement que nous appliquons au Chili. Pour nous, la valeur de la dette chilienne à 10 ans libellée en dollar est limitée. Elle affiche en effet un spread de seulement 99 points de base par rapport aux bons du Trésor américain, ce qui explique notre sous-pondération de cet actif face à l’indice de référence dans tous nos portefeuilles. Lorsque nous détenons des obligations en devise forte, nous privilégions les obligations vertes du pays dont les cours suivent ceux des obligations conventionnelles. Pour les obligations libellées en peso chilien, nous privilégions à présent le fait de recevoir des taux locaux, car nous pensons que la faiblesse récente des obligations signifie que le marché table sur un trop grand nombre de hausses des taux directeurs. Parallèlement, nous affichons une tendance plus stratégique à surpondérer la devise, étant donné que son récent fléchissement offre un point d’entrée attrayant. 

Les investisseurs des marchés émergents ont du pain sur la planche.

Nous avons appris, en tant qu’équipe, à accorder une plus grande attention aux risques et aux opportunités liés aux questions environnementales et au risque de transition. 

Selon nous, les obligations vertes constituent un moyen efficace à la disposition des gouvernements qui souhaitent financer des initiatives en matière de changement climatique. Nous avons donc encouragé la Hongrie à lancer un programme d’obligations vertes auquel nous pourrions participer lors de l’émission. La Roumanie a adapté ces mesures de façon moins rapide, mais là encore, nous avons poussé le Gouvernement à prendre conscience de la demande pour ces instruments. Fait encourageant, il a réagi en définissant un cadre pour les obligations vertes qui devrait aider à faire émerger une base solide en matière de durabilité. 

Nous complétons notre envergure mondiale par une approche régionale depuis Londres, Singapour et New York. Nous bénéficions ainsi de points de vue locaux sur l’univers des marchés émergents et nous les associons à nos points forts macroéconomiques et stratégiques à l’échelle mondiale.