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Investir pour protéger l’environnement

Mai 2020
Communication marketing

Global Environmental Opportunities: transformer l’investissement durable

Grâce à l’émergence d’une industrie florissante des produits environnementaux, investir pour protéger la planète n’implique plus de sacrifier la performance.

01

Aperçu

Danica May Camacho est née le 30 octobre 2011. Sa naissance a donné lieu à des célébrations plutôt inhabituelles pour un hôpital public bondé de Manille.

Elle représentait en effet le franchissement par l’humanité d’un seuil mondial : avec elle, la population humaine atteignait les sept milliards d’individus.

Cette occasion immédiate de se réjouir rappelait également les défis posés par le nombre croissant de personnes en concurrence pour des ressources limitées.

Dans moins de 30 ans, la planète comptera neuf milliards d’êtres humains, dont une grande part formera la classe moyenne urbaine.

Cela va indéniablement augmenter la pression sur l’environnement, en le testant jusqu’au point de rupture. Les investisseurs sont de plus en plus attentifs à ces défis.

Ils sont à présent nombreux à reconnaître que leur rôle en tant que gestionnaires d'actifs est essentiel pour placer l’économie sur une trajectoire plus durable. Toutefois, pour être partie prenante de la solution, les investisseurs doivent surmonter un paradoxe.

Comment devenir des protecteurs de l’environnement responsables tout en assurant des performances intéressantes à leurs investissements ?

Selon nous, la solution à ce casse-tête a déjà commencé à prendre forme. Gouvernements et entreprises réagissent face à la pression croissante des opinions publiques pour mettre fin aux dégradations de l’environnement, ce qui a donné naissance à un ensemble intéressant d’investissements environnementaux en actions.

Certaines sociétés associent des références environnementales solides à des produits et des services innovants conçus pour préserver les ressources naturelles mondiales. Ces entreprises constituent le cœur de notre stratégie Global Environmental Opportunities (GEO).

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Un secteur des produits environnementaux florissant

L’opinion publique dicte l’ordre du jour

Autrefois activité de niche, l’investissement environnemental s’inscrit désormais résolument dans le courant dominant. Plusieurs raisons expliquent cela.

Tout d’abord, le comportement des sociétés en matière de protection de la planète a considérablement changé ces dernières années.

Cela s’explique en partie parce qu’une part croissante de la population a personnellement fait l’expérience des dommages que la dégradation de l’environnement peut causer. En 2015, la pollution a causé la mort de neuf millions de personnes, trois fois plus que le SIDA, la tuberculose et le paludisme réunis1 .Les inondations et les sécheresses ont plongé des millions d’autres dans la misère.

Les médias sociaux ont également contribué à forger l’opinion mondiale. Grâce à des plateformes comme Twitter et Facebook, les gens peuvent maintenant faire entendre leur voix et partager leurs préoccupations au sujet de la pollution et de la durabilité comme jamais auparavant.

Le pouvoir du peuple a ainsi bouleversé les priorités des gouvernements. La Chine est un exemple flagrant de cette tendance.

Graph. 1 comment dépenser
Croissance des dépenses environnementales chinoises (en milliards de RMB)
Croissance des dépenses environnementales chinoises
Source: Bureau national des statistiques de Chine, Pictet Asset Management

À l’approche des Jeux olympiques de 2008, l’ambassade des États-Unis à Pékin a commencé à tweeter heure par heure des données sur la qualité de l’air relevées par les capteurs présents sur son toit.

C’était la première fois que le grand public avait accès à des données en direct sur les particules fines appelées PM2,5, responsables de la mort de plus de 4 millions de personnes chaque année à travers le monde.

Les habitants de la ville ont donc peu à peu exprimé de plus en plus d’inquiétude sur la qualité de l’air et ont fini par descendre dans les rues lors de grandes manifestations publiques2.

En réponse à cette grogne sociale croissante, les dirigeants chinois ont annoncé un plan d’action innovant en 2013 destiné à s’attaquer à «l’Airpocalypse» en mobilisant des milliards de dollars d’investissement et en durcissant la réglementation.

Le président chinois Xi Jinping a indiqué que la dégradation de l’environnement était l’un des trois principaux combats que le pays devait mener, en plus des risques financiers et politiques et de la réduction de la pauvreté. Il a ajouté: «Nous ne chercherons plus à générer une croissance économique au détriment de l’environnement.»

Les investissements de la Chine en faveur de l’environnement ont de fait été multipliés par sept depuis le début des années 2000 (voir graphique).

Nous sommes toutefois probablement encore loin de la fin de cette explosion des budgets. Pékin a promis d’investir encore plus intensément en faveur de la recherche et des technologies environnementales de pointe.

La forte baisse du coût de technologies comme les énergies renouvelables, le recyclage de l’eau et les technologies agricoles a représenté un autre électrochoc en faveur de l’investissement durable. Aux États-Unis, l’énergie éolienne est à présent moins chère que toutes les autres sources d’énergie, après une baisse de 40% des coûts de production au cours de la décennie écoulée. Les coûts liés à la production d’énergie solaire à l’échelle industrielle ont perdu plus de 60% au cours de la même période.

Alignement de planètes favorable au secteur environnemental

L'association de l’opinion publique, des politiques gouvernementales et de l’économie a donné naissance à un secteur prospère des services et des produits environnementaux, dans lequel il est plus que possible d’investir.

Les importants financements de la Chine dans la lutte contre la pollution devraient par exemple doper les perspectives des sociétés qui conçoivent des technologies environnementales telles que les filtres pour les moteurs et les applications industrielles de contrôle de la pollution.

Plus généralement, alors que les entreprises à travers le monde adoptent des pratiques plus durables, les sociétés cotées spécialisées dans la mise au point d’un grand nombre de technologies environnementales ont poussé comme des champignons et le nombre de brevets déposés pour des produits environnementaux au cours de la dernière décennie a été multiplié par plus de trois.

Graph. 2 devenir innovant
Dépôts de brevets relatifs à des technologies environnementales par pays d’origine
Dépôts de brevets relatifs à des technologies environnementales
Source: Base de données de l’OMPI, données au 31.10.2019

Les bénéfices économiques, et le potentiel d’investissement, revêtent différentes formes :

  • Agriculture de précision: Un système de guidage par GPS peut permettre à une exploitation d’environ 400 hectares d’économiser approximativement 13 000 USD en frais variables chaque année, ce qui permet de le rentabiliser dès la première année. Si seulement 10% des agriculteurs américains utilisaient un GPS pour planter, cela pourrait permettre une économie de plus de 60 millions de litres de carburant, de plus de 1 800 tonnes d’insecticide et de près de 1,9 million de litres d’herbicide par an.3
  • Énergies renouvelables: L’utilisation des énergies renouvelables a connu une croissance rapide grâce à la chute des coûts de production. Avec un prix inférieur à 0,02 USD par kilowatt/heure, l’énergie solaire va rapidement devenir moins chère que toute forme de production d’électricité basée sur des carburants fossiles4. Le coût de l’électricité des fermes éoliennes offshore, autrefois parmi les formes de production d’électricité verte les plus onéreuses, devrait reculer de 70% au cours des 20 prochaines années5.
  • Villes intelligentes: L’installation d’un ensemble d’infrastructures connectées, comme des systèmes d’approvisionnement en eau ou en électricité, des systèmes de traitement des déchets, ou la mise à jour de systèmes vieillissants, pourrait réduire les factures et améliorer la gestion des ressources. Par exemple, Barcelone économise chaque année 58 millions d’USD grâce à une technologie de gestion intelligente de l’eau qui utilise des capteurs connectés et des serveurs Cloud pour surveiller l’irrigation et les niveaux d’eau6.
  • Efficacité énergétique: L’investissement dans des transports en commun électriques, l’utilisation de davantage d’énergies renouvelables et le renforcement de l’efficacité des bâtiments commerciaux et de la gestion municipale des déchets pourraient réduire le coût de l’énergie de 17 000 milliards de dollars à travers le monde d’ici à 20507.
  • Contrôle de la pollution: La prévention et l’atténuation de la pollution peuvent générer des gains nets intéressants pour l’économie. Aux États-Unis, on estime que chaque dollar investi dans le contrôle de la pollution atmosphérique depuis 1970 a permis de générer un bénéfice de 30 USD pour l’économie8. Nous avons par exemple remarqué que les sociétés qui conçoivent des technologies comme les filtres pour les moteurs et des applications industrielles pour le contrôle de la pollution connaissent une forte croissance.

Masse critique

Graph. 3  le secteur environnemental en chiffres
croissance du secteur environnemental
Source: Pictet Asset Management

Dans l’ensemble, nous estimons que la valeur du secteur des produits environnementaux atteint déjà 2 500 milliards d’USD et qu’il pourrait afficher une croissance annuelle de 6 à 7%.

Voilà une donnée qui va probablement intéresser les investisseurs: les sociétés de ce secteur devraient enregistrer une croissance de leur chiffre d’affaires supérieure à celle des entreprises de l’indice actions MSCI All-Country World.

03

Un processus pour exploiter le potentiel des investissements environnementaux

Lorsqu’il s’agit d’investir dans un secteur à l’évolution rapide comme celui des solutions environnementales, l’identification des opportunités les plus prometteuses ne va pas de soi.

C’est pourquoi les gérants d’investissement de notre stratégie GEO ont mis au point un processus qui exploite à la fois un cadre scientifique qui s’appuie sur un ensemble de règles et une recherche traditionnelle entreprise par entreprise pour la construction de leur portefeuille. Un cadre scientifique d’avant-garde appelé Limites planétaires (LP) est ainsi placé au cœur du processus d’investissement.

Il s’agit d’un modèle mis au point en 2009 par une équipe de scientifiques de pointe du Stockholm Resilience Centre et d’autres organisations renommées.

Le cadre LP identifie les neuf dimensions environnementales les plus importantes – y compris les émissions de carbone (changement climatique), l’eau potable, l’utilisation des sols et la biodiversité – qui sont essentielles pour préserver la stabilité de la biosphère nécessaire au développement et à la prospérité des êtres humains. Il détermine ensuite l’espace d’exploitation sûr sur le plan écologique au sein duquel les activités humaines devraient avoir lieu.

Le modèle stipule que tout dépassement de ces valeurs seuils augmente fortement le risque de déclencher des dommages abrupts ou irréversibles aux systèmes biophysiques de la Terre. Quatre des neuf limites planétaires ont déjà été franchies (voir Graph. 4).

Graph. 4 limites planétaires
infographie des limites planétaires
Source: Stockholm Resilience Centre, Pictet Asset Management

Au cours des dix années qui ont suivi la publication de ce modèle révolutionnaire, le cadre LP a transformé notre approche de l’environnement.

Fondamentalement, cela souligne les menaces que l’être humain fait peser sur les écosystèmes, au-delà de la question très médiatisée du changement climatique.

En partenariat avec le Stockholm Resilience Centre, nous avons mis au point un modèle propriétaire qui montre en quoi certaines sociétés fonctionnent dans le respect des seuils définis par le cadre LP.

Ainsi, le modèle définit les limites d’utilisation de ressources et d’émissions pour chaque secteur de l’économie mondiale. Elles sont exprimées pour chaque million de dollars US de chiffre d’affaires annuel1.

Ce modèle tient compte de toutes les activités liées à la production d’un bien ou d’un service: extraction des matières premières, processus de fabrication, distribution et transport, utilisation des produits, traitement et recyclage2.

Prenons l’exemple de la biodiversité.

La perte d’espèces animales et végétales est une menace aussi sérieuse que le changement climatique. Notre modèle LP estime que, pour que les variations de la biodiversité se maintiennent à des niveaux naturels, le taux annuel d’extinction doit être inférieur à 1,3 x 0,0000001 extinctions par million d’espèces pour chaque million de dollars US de chiffre d’affaires annuel généré.

Si nous appliquons ce cadre aux composantes de l’indice MSCI All-Country World, nous pouvons identifier les secteurs qui contribuent de façon positive à la biodiversité.

Notre analyse montre que l’empreinte en matière de biodiversité de secteurs comme le génie et le conseil environnementaux, ainsi que les réseaux d’égout, est négative. Cela signifie que les produits et services fournis par ces groupes de sociétés aident à restaurer la biodiversité.

Identifier les spécialistes de l’environnement

Grâce à un outil de filtrage propriétaire fondé sur les Limites planétaires, nous définissons un ensemble d’opportunités composé d’environ 3 500 sociétés3.

La deuxième phase du processus de gestion consiste à étudier plus en profondeur le cœur de métier de chaque société identifiée au cours de la première étape.

Notre objectif est ici de déterminer quelles entreprises mettent au point des produits et des services qui font une véritable différence pour mettre fin à la dégradation de l’environnement.

En outre, nous sélectionnons uniquement des sociétés dont les produits ou services ont des retombées positives sur au moins une dimension environnementale du modèle des Limites planétaires.

Nous attribuons à chaque société, selon un barème propriétaire, une valeur de «pureté thématique», qui indique la part de la valeur d’entreprise (VE), du chiffre d’affaires et de la marge opérationnelle (EBITDA) issue des produits et services environnementaux.

Pour qu’une société puisse être incluse dans le portefeuille, sa valeur de pureté doit être d’au moins 20%4.

Ces filtres réduisent notre univers d’investissement à environ 400 sociétés.

L’étape suivante consiste à mener une recherche détaillée société par société afin d’identifier les entreprises qui affichent les caractéristiques de risque-performance les plus attractives.

Nous utilisons un système de notation propriétaire, qui prend en compte la solidité du modèle d’entreprise, la qualité de la direction, la valorisation et les indicateurs de dynamique opérationnelle. À ce stade, l’analyse ESG est également intégrée de manière systématique.

Nous obtenons ainsi un portefeuille concentré d’environ 50 actions. Chaque investissement y associe un profil risque-performance attractif à une empreinte écologique réduite.

Notre processus d’investissement ne s’arrête toutefois pas là.

Notre objectif est d’être un actionnaire actif des sociétés dans lesquelles nous investissons. Pour cela, nous utilisons nos droits de vote au travers d’une plateforme de vote par procuration et nous nous impliquons auprès des sociétés pour nous assurer qu’elles s’appuient sur la meilleure structure de gouvernance possible.

Graph. 5 participation active
Exemple de notre implication auprès d’une société environnementale de services aux collectivités britannique
Exemple de notre implication auprès d’une société environnementale de services aux collectivités britannique
Source: Pictet Asset Management
04

Avoir un impact vérifiable

La stratégie Global Environmental Opportunities génère un effet sur l’environnement largement plus positif que celui d’un indice d’actions mondiales traditionnel, selon les neuf dimensions, notamment en matière de changement climatique (voir Graph. 6).
Graph. 6 retombées positives
Le cadre des Limites planétaires permet de comparer le fonds Pictet-Global Environmental Opportunities au MSCI ACWI
GEO et MSWI World
Source: Pictet Asset Management, NEOSIS, 31.03.2020

Par exemple, les émissions de dioxyde de carbone des sociétés de notre portefeuille s’élèvent à 454 tonnes d'équivalent CO2 par million de dollars de chiffre d’affaires annuel (tCO2 eq/MUSD), contre 1 948 tonnes pour les entreprises de l’indice MSCI World.

Il s’agit de l’un des nombreux effets positifs que cette stratégie offre aux investisseurs en matière de protection de la planète.

Promoteurs du capital mondial, les investisseurs peuvent peser dans la balance. Et ce, de deux façons.

D’un côté, les investisseurs peuvent apporter des fonds essentiels pour les sociétés qui conçoivent des produits et des services susceptibles d’inverser les dommages écologiques.

D’un autre, ils ont à eux seuls le pouvoir de retenir ou de retirer les capitaux des entreprises qui manquent gravement à leurs responsabilités environnementales.

Les investisseurs n’ont jamais eu autant de possibilités de favoriser le changement.

De nombreux investisseurs sont depuis longtemps conscients de la nécessité de protéger la planète. Néanmoins, ils n’ont pas toujours été convaincus de la viabilité financière des investissements durables.

Grâce à l’émergence d’une industrie florissante des produits environnementaux, la donne est en train de changer. Investir pour protéger la planète n’implique plus de sacrifier la performance. Cela peut la renforcer.

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Étude de cas: analyse de l’effet de différents secteurs sur la biodiversité

Notre modèle, qui s’appuie sur le cadre des Limites planétaires (LP), montre que le seuil de perte de biodiversité de tout secteur, sur l’ensemble de sa chaîne de production, s’élève à 1,3 x 0,0000001 extinctions par million d’espèces (MEA) pour chaque million de dollars US de chiffre d’affaires annuel.

Génie et conseil environnemental

Le modèle LP montre que l’activité commerciale des sociétés, qui fournissent des services de conseil spécialisé et des services techniques en matière d’environnement et de gestion des ressources, favorise effectivement la biodiversité.

L’empreinte biodiversité de ce secteur s’établit à un niveau de -1,27 x 0,000001 extinctions/MEA pour chaque million de dollars US de chiffre d’affaires annuel. Cela signifie que les produits et services fournis par ce groupe de sociétés contribuent à restaurer la biodiversité.

En fait, le secteur du génie environnemental affiche une empreinte environnementale positive sur les neuf dimensions des LP, notamment en matière de promotion de la biodiversité et de lutte contre le réchauffement climatique.

Réseaux d’égout

Les sociétés de ce secteur fournissent des technologies spécialisées et des services aux collectivités en matière de réseaux d’égouts. Le modèle LP montre que l’empreinte du secteur sur la biodiversité s’établit à un niveau de -1,11 x 0,000001 extinctions/MEA pour chaque million de dollars US de chiffre d’affaires annuel. Le secteur des réseaux d’égouts affiche donc des scores LP positifs sur les neuf limites, à l’exception du réchauffement climatique.